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«France en ruine», «Macron le fossoyeur», fin du «cordon sanitaire» : la presse internationale juge sévèrement la censure du gouvernement Barnier

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Censure du gouvernement Barnier: les médias internationaux réagissent sévèrement

REVUE DE PRESSE - Alliance entre le RN et le NFP, crise financière, responsabilité d’Emmanuel Macron... Les journaux étrangers passent au crible la chute du gouvernement le plus éphémère de la Ve République. Et s’interrogent sur la place de la France dans le monde.

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«Merde !» titre en Une sur un panneau de métro parisien The Economist ce jeudi 5 décembre. «La France plonge dans l’inconnu (...) Le 7 décembre, 50 chefs d’État et de gouvernement se réuniront pour célébrer la réouverture de Notre-Dame. Donald Trump sera là pour voir la France dans ce qu’elle a de meilleur. Ce pays a réussi, dans les délais et le budget prévus, un exploit de savoir-faire et de renouvellement qu’aucun autre pays n’aurait pu réaliser. Pourtantajoute l’hebdomadaire britannique, cette même magnifique France est aussi plongée dans une crise politique profonde.»

Mercredi, les députés de gauche et du Rassemblement national (RN) ont conjointement adopté une motion de censure à l’Assemblée nationale faisant tomber le gouvernement de Michel Barnier, le plus éphémère de la Ve République, et assumant par là même d’ouvrir une crise politique et budgétaire dans un pays asphyxié par sa dette publique - 3200 milliards d’euros.

«Création d’un nouveau cordon»

Une alliance des contraires - dénoncé maintes fois par le «bloc central» français - qui interpelle de l’autre côté des Pyrénées. «Dans les sièges [de l’Assemblée nationale], quelque chose qui fonctionnait jusqu’à présent dans les urnes a été brisé : l’union des partis pour arrêter l’avancée de l’extrême droite, ce qu’on appelle le cordon sanitaire. Ce que révèle la motion, c’est la création d’un nouveau cordon, lui aussi inédit en France : celui du vote commun des extrêmes parlementaires contre Macron», est-il possible de lire dans les pages du quotidien espagnol de centre droit El Mundo, qui insiste sur «l’atmosphère tendue» de la séance parlementaire d’hier.

Nul ne peut garantir que l’édifice institutionnel et politique résistera à la pression conjuguée de l’extrême droite et d’un régime politique aussi défaillant qu’imprévisible

El País

Outre-Rhin, Die Zeit met en avant le rôle de Marine Le Pen dans la chute de Michel Barnier. Ce dernier «a sous-estimé le fait que Le Pen pouvait le laisser tomber à tout moment : alors qu’elle l’avait d’abord salué comme un bon diplomate, la liste de ses exigences à son égard s’est récemment allongée et ses propos sont devenus plus agressifs», décrypte l’hebdomadaire.

«Macron doit démissionner»

En Argentine, le responsable, c’est Emmanuel Macron, affirme El Clarin, le titre le plus lu du pays, qui décrit le locataire de l’Élysée comme un «président plus affaibli que jamais (...) qui ne peut convoquer des élections législatives qu’en juillet prochain et doit gouverner». Le quotidien berlinois Berliner Zeitung va même plus loin : «Aujourd’hui, la France est en ruine. La seule issue à cette profonde crise politique est le départ du responsable : Macron doit démissionner et laisser la place à du nouveau !» Toujours en Allemagne, le journal bavarois Süddeutsche Zeitung qualifie Emmanuel Macron de «saboteur de la République». 

Si Emmanuel Macron a toujours dit qu’il ne démissionnerait pas avant la fin de son second mandat, le journal suisse Blick enfonce le clou : «Cela a-t-il encore un sens alors que son impopularité bat des records, que son parti présidentiel a perdu les dernières législatives, et que les oppositions sont majoritaires à l’Assemblée nationale ? Sa légitimité présidentielle n’est-elle pas, en plus, abîmée par le fait que la Constitution lui interdit de se représenter pour un troisième mandat ? Le scénario d’un départ et d’une élection présidentielle anticipée ne serait-il pas, au fond, plus démocratique ?»

En Italie, le Corriere Della Sera affirme que «le macronisme est mort». «L’idée de couper les ailes et d’avancer vers le centre a fonctionné lors de deux élections présidentielles, mais s’est effondrée face à la crise sociale et à l’impopularité du président», poursuit le premier quotidien du pays qui rappelle, non sans ironie, que, dans son discours du Nouvel An, le président français avait déclaré que 2024 «serait une grande année pour la France, marquée par trois événements»

«Est-ce tenable pour un président défenseur d’une Europe forte ?»

La situation économique de la France est, elle aussi, un sujet de préoccupation. «Les taux d’intérêt des obligations françaises à dix ans s’éloignent de plus en plus de ceux de l’Allemagne. La Grèce emprunte aujourd’hui moins cher que la France. Est-ce tenable pour un président défenseur d’une Europe forte, à quelques semaines de l’entrée en fonction de Donald Trump à la présidence des États-Unis et à l’orée d’une possible guerre commerciale ?», interroge Blick

Le New York Times, lui, élargit le spectre : «Le scrutin intervient à un moment difficile pour la France, qui doit faire face à une dette élevée et à un déficit croissant, des difficultés aggravées par deux années de croissance nulle. Le soutien de la France à l’Ukraine est remis en cause par l’élection de Donald J. Trump aux États-Unis, et son partenaire dans la direction de l’Europe, l’Allemagne, est plus faible politiquement et économiquement qu’elle ne l’a été depuis des années.»

Voici donc, conclut El Clarin, les Français face à un système politique «dysfonctionnel». «Nul ne peut garantir que l’édifice institutionnel et politique résistera à la pression conjuguée de l’extrême droite, principale force qui rassemble à elle seule 11 millions d’électeurs, et d’un régime politique aussi défaillant qu’imprévisible», conclut le quotidien espagnol de centre gauche El País

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445 commentaires
  • Capitaine Ad Hoc

    le

    Le regime des partis qui conduit a l'immobilisme n'est pas a la hauteur de la gravite du deficit de nos finances publiques . L'administration du president Trump aux USA prevoit des coupes budgetaires sous l'egide de Elon Musk de l'ordre de $2 trillions (2000 milliards). Coupes budgetaires de bout de chandelle prevues par le gouvernement Barnier: 60 milliards d'euros. Le budget Federal americain est de $6 trillions (23 % du PIB US) - et si l'on rajoute les budgets des etats americains, le poid de la depense publique aux USA est de 36% du PIB. Le budget francais est de 1.6 trillions d'euros (58% du PIB francais). Si la France voulait un electrochoc similaire a celui du plan DOGE d' Elon Musk aux USA, il faudrait couper les budgets de 500 milliards d'euros en France. Et les coupes seraient encore plus drastiques si l'on voulait ramener le budget francais a 36% du PIB (niveau que l'on a vu en France pour la derniere fois dans les annees 60). La majorite des francais comprennent qu'un choc est necessaire mais aussi une explication honnete et detaille aupres de chaque citoyen de cette derive progressive depuis les annees 60. Un militaire etait a la tete du projet Notre Dame. Pourquoi pas un militaire apolitique a la tete du prochain gouvernement?

  • Oskar Lafontaine

    le

    Le Macron n'est pas seulement le "fossoyeur" de la France , il en est d'abord le "naufrageur" ayant été "fait Roi" justement dans cet unique objectif.

  • ProfilPublic42

    le

    La crise, c'est le progressisme, le mondialisme et l'absence de protectionnisme nationaliste qui l'ont créée.
    Il faut que le camp patriote prenne le pouvoir et régénère la Nation.

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