Législatives 2024: en cas de cohabitation, le titre de «chef des armées» du président est «honorifique», affirme Marine Le Pen

La chef de file de la droite nationaliste française est revenue sur les possibilités de cohabitation entre Emmanuel Macron et Jordan Bardella à l’issue des élections législatives, et sur leur désaccord quant à l’envoi de troupes françaises en Ukraine.
Passer la publicité Passer la publicité«Chef des armées, pour le président (de la République), c'est un titre honorifique puisque c'est le premier ministre qui tient les cordons de la bourse», a prévenu mercredi Marine Le Pen, interrogée sur une possible cohabitation du chef de l'État avec Jordan Bardella. «Jordan (Bardella) n'a pas l'intention de lui chercher querelle, mais il a posé des lignes rouges. Sur l'Ukraine , le président ne pourra pas envoyer de troupes », a ajouté la patronne des députés RN dans un entretien au quotidien régional Le Télégramme.
La probable candidate à la présidentielle de 2027 a semblé nuancer cette déclaration jeudi matin sur X en évoquant «le domaine réservé du Président de la République» tout en reconnaissant en même temps des compétences au premier ministre dans ces domaines sensibles de la politique étrangère et de la défense. «Sans remettre en cause le domaine réservé du président de la République, en matière d'envoi de troupes à l'étranger, le premier ministre a, par le contrôle budgétaire, le moyen de s'y opposer. Jordan Bardella était donc fondé à rappeler qu'il est opposé à l'envoi de militaires français en Ukraine», a-t-elle déclaré sur X.
Le président du Modem, François Bayrou, a quant à lui réagi jeudi aux propos de Marine Le Pen, estimant qu'elle avait mis «en cause profondément la Constitution» en jugeant que chef des armées n'était qu'«un titre honorifique» pour le président de la République. «Si vous prétendez que celui qui nomme aux emplois civils et militaires de l'État, celui qui préside les conseils de défense, celui dont la Constitution dit en toutes lettres qu'il est le chef des armées, si vous prétendez que ce n'est pas vrai, que ce serait des titres pour faire joli, alors vous mettez en cause profondément la Constitution», a affirmé l'allié d'Emmanuel Macron sur Europe1-Cnews, jugeant cette déclaration «extrêmement grave».
Emmanuel Macron avait ouvert le débat sur l'envoi en Ukraine de soldats occidentaux en février, en refusant d'exclure l'option. Il avait d'abord été fraîchement accueilli avant de voir des alliés - République Tchèque, Pologne, États baltes notamment - le rejoindre. Certains observateurs considéraient que la question n'était plus de savoir si, mais quand, des soldats européens seront déployés, saluant une « rupture du tabou» et plaidant pour maintenir «l'ambiguïté stratégique» qui consiste à cacher à son ennemi ce que l'on n'est pas prêt à faire.
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«Ligne rouge»
Lors d'une présentation à Paris de son programme dans le cadre des élections législatives, Jordan Bardella avait indiqué lundi qu'il faisait au contraire de «l'envoi de troupes (françaises) au sol ukrainien» une «ligne rouge très claire». «Je n'entends pas créer les conditions ou mettre en œuvre» un tel projet, avait-il ajouté, faisant valoir qu'il s'agissait de «(sa) position» et «celle de (son) mouvement» politique.
Si le Rassemblement national, très large favori des sondages, remportait les élections législatives des 30 juin et 7 juillet, une situation de cohabitation entre un président et un gouvernement de couleurs politiques différentes se mettrait en place. Lors des trois précédentes cohabitations de la Ve République, le président avait conservé de larges pouvoirs en matière de politique internationale et de défense, au nom d'une interprétation de la Constitution octroyant un «domaine réservé» au chef de l'État.
Chatonx
le
Quoiqu'il en soit constitutionnellement, doter un individu comme Macron du pouvoir d'essayer de déclencher une guerre à sa guise n'est pas raisonnable. On voit qu'une saute d'humeur lui a permis de faire une dissolution absurde. il avait déjà gravement nuit au pays... Mme Le Pen met en lumière l'énorme risque qu'un Macron déshinibé peut faire courir à la France. STOP !!!
Dzsinghiz Khan
le
Que Macron lise Titre III Article 20 ! Mais c'est quel Président est celui-là qui ne connais pas la Constitution ?
Aragorn ( ex bosport75 )
le
Le Pen ne fait que confirmer ce que nous savions : le RN veut démembrer pièce par pièce l’État de Droit pour établir un « régime fort », une forme de dictature… suivant leurs modèles : Hongrie, Russie, Trump.