Emmanuel Macron sur l’Ukraine : « Notre devoir est de se préparer à tous les scénarios »

EXCLUSIF. Dans l’avion qui le ramenait vendredi de Berlin, après un sommet tripartite avec Olaf Scholz et Donald Tusk, le chef de l’État s’est confié au Parisien-Aujourd’hui en France. Tensions franco-allemandes sur l’Ukraine, scénarios militaires, menaces de Poutine, il n’élude aucun sujet grave…

«J’ai voulu venir très vite en Allemagne, pour ne pas que s’installe un débat sur des divergences stratégiques qui existeraient : elles n’existent pas», assure Emmanuel Macron (ici le 31 octobre 2023). LP/Delphine Goldsztejn
«J’ai voulu venir très vite en Allemagne, pour ne pas que s’installe un débat sur des divergences stratégiques qui existeraient : elles n’existent pas», assure Emmanuel Macron (ici le 31 octobre 2023). LP/Delphine Goldsztejn

    Quand il remonte dans son Falcon 7X aux armes de la République, vendredi 15 mars en fin d’après-midi à l’aéroport de Berlin, Emmanuel Macron a la mine satisfaite. Franches poignées de mains, sourires appuyés, honneurs militaires rendus sur le parvis de la Chancellerie, serments conjoints « d’unité faisant plus que jamais notre force », le tout sur fond de « cher Olaf » et « cher Emmanuel »… Ce sommet en « format triangle de Weimar », comme disent les diplomates, avec le chancelier allemand Olaf Scholz et le Premier ministre polonais Donald Tusk, a rempli son objectif : apaiser la vive tension franco-allemande après la formule du chef de l’État « n’excluant pas » l’envoi de troupes au sol en Ukraine, qui avait braqué la plupart de ses alliés, hostiles à cette idée.

    Scholz l’avait rejetée le plus sèchement. Une certaine acrimonie avait affleuré dans les échanges, Macron appelant, la semaine dernière à Prague, à « ne pas être lâches ». Il ne visait personne nommément, mais le malaise était palpable… Dans les capitales européennes, ce grippage du « moteur » franco-allemand, marque de possible désunion dont veut jouer Vladimir Poutine au moment où la situation des Ukrainiens face aux forces russes est difficile, inquiète.